Halte aux biographies mythomanes. La vérité, maintenant : si Driver est devenu par la force des choses le secret le mieux gardé du hip hop français, c’est parce que ce Sarcellite débonnaire à la taille XXL est authentique. Et cela ne veut surtout pas dire que l’auteur de l’album « Le Grand Schelem », sortit en 1998, se sent obligé d’enfiler la panoplie du gangster en carton-pâte. Tout simplement, sa vibe populaire a coïncidé avec le moment où le rap français a plongé dans le hardcore. « Avant que j’arrive », explique Driver avec le sourire, « le rap qui marchait était plutôt cool et gentil. La tendance a commencé à s’inverser et aujourd’hui on est en plein dedans. Tout ce qui est dur, de cité, c’est ça qui plait, et c’est ça le rap commercial. Et c’est ce que je fais moi qui est underground ! ». Eh oui, Driver a choisi le risque : il veut faire sourire les gens et séduire les filles. « Je fais de la musique pour faire danser, parce que quand on va en boite de nuit, c’est dans le but de repartir avec une fille, pas de rester entre mecs et crier le numéro de son département ! ». Driver a fondé le label Allmade avec Jean-Pierre Seck