Imaginez un monde où France Gall n’aurait pas eu besoin de Gainsbourg pour écrire “Les sucettes à l’anis”… Pire encore, la petite poupée blonde aurait compris ce qu’elle chantait ! Un monde où France aurait d’elle-même embrassé le second degré pour décrire sa condition de fantasme masculin tout autant que celle de femme pétrie de fantasmes. Victorine nous vient de Bordeaux, où sous chaque vieille pierre se cachent des artistes préservés de la fureur du formatage musical. A Paris, Victorine joue du micro dans les open mics des caves parisiennes et partage avec son public une curiosité qui va au delà de la musique et qui s’étend jusqu’à la mise en scène, le costume, l’image, la performance et surtout la surprise. Imaginez une petite blonde à serre-tête qui fout le bordel. Câline, coquine, et intrépide, elle interprête ses chansons comme une vaste récréation en vértable bête de scène et affûte son ouverture aux autres ; Victorine ne se regarde pas le nombril, elle est multiple, elle avale telle le blob des talents dans son équipe, on la retrouve d’ailleurs aux Inrocks Lab dont elle anime les open mics. Elle est aussi de ces femmes qui se mêlent de tout. Victorine performe au festival ‘Les Femmes s'en mêlent’, la scène qui éclaire et découvre les talents féminins, elle y joue l’année dernière et y joue encore cette année exceptionnellement pour leurs 20 ans. C’est le coup de coeur de Fishbach qui lui demandera de secouer son public lors de sa 2ème Cigale complète.