Après tous les désastres, dans une jungle parsemée des souvenirs de l’homme, un toucan retrouve des claviers, une drum machine abandonnée, et décide de transformer la lumière en musique. C’est l’histoire qu’on se raconte en écoutant Ramo, avec ses rythmiques organiques comme autant de pluies dansantes, ses voix multipliées comme prises dans l’écho du grand air, ses refrains hypnotiques et sa pureté mélodique. Sa musique témoigne d’un désespoir solaire : une mélancolie dansante, qui ne se contente pas de regretter ce qui pourrait être, mais qui plutôt imagine et tend la main. Et si c’est aussi dans la musique qu’on trouvait l’énergie — une énergie animale — pour se projeter, après, bien après, quand ce monde fou aura changé ?