Originaire de Toulouse, Rousnam fait partie de ces rappeurs qui, par leur charisme et leur authenticité, imposent naturellement le respect. De ces rappeurs qui, par leur détermination, leur discours et la manière dont ils l’amènent, parviennent à rassembler et fédérer. Âgé de 26 ans, voilà près de deux ans que Rousnam alimente le rap français, s’imposant lentement mais sûrement comme le porte-voix d’une ville rose souvent en mal de reconnaissance. La Reynerie, c’est le fief de Rousnam. C’est là qu’il est né, qu’il a grandi, et où il vit encore. Source d’inspiration intarissable, son quartier est la pièce centrale de sa musique : qu’il s’agisse de tracks inédits ou de la série de freestyles Correction, c’est sa réalité et celle de ceux qui y vivent qu’il décrit via ses textes. À cheval entre deux générations, Rousnam a toujours côtoyé les plus grands. Et cela se ressent lorsqu’il rappe : au côté féroce, instinctif et sans filtres des plus jeunes, il associe le recul des « anciens » qu’il fréquente depuis son enfance. C’est d’ailleurs par le biais de son grand frère, membre d’un groupe local, qu’il découvre l’écriture. Et il y a ces artistes comme Salif et Rohff, qui bercent son quotidien de passionné. Adolescent, Rousnam freestyle au quartier sans réelles ambitions, malgré les encouragements des aînés qui discernent en lui un talent rare. Mais il a les deux pieds dans la rue et le rap est à ses yeux tout sauf une issue viable.